Alors qu’elle travaille dans un média londonien, Clara découvre le monde de la céramique. Saisissant chaque opportunité, Clara collabore avec une amie puis une fleuriste, son projet prend forme. Elle quitte son travail, crée son atelier et s’envole rapidement vers sa passion création.
Aujourd’hui céramiste à Bruxelles, Clara anime des ateliers Wecandoo depuis 2021. Elle a accueilli plus de 500 participants qui soulignent la convivialité de ces instants création. Découvrez son parcours et les secrets de la réussite de ses ateliers dans cet article.
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Wecandoo : Hello Clara ! Est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ? Qu’est-ce qui t’a poussé à devenir artisan ?
Clara : J’ai 32 ans, j’ai fait des études de Pub à Bruxelles avant de partir travailler 4 ans à Londres pour un média. J’ai découvert la céramique là-bas. La ville regorgeait déjà d’ateliers, de cours, de marchés… Il y avait déjà une méga culture de la céramique, de l’utilitaire artisanal. J’ai eu envie d’apprendre, ça me fascinait, mais la pratique était inaccessible : cours super chers, bookés des mois à l’avance…
En 2017, je suis rentrée à Bruxelles, et j’ai continué de travailler pour ce même média . C’est en revenant ici que j’ai rejoint un atelier pour une introduction au modelage sur plusieurs jours. J’ai continué la pratique en rejoignant des ateliers, des cours, puis j’ai commencé à avoir des commandes de proches, puis de moins proches… Jusqu’à ce qu’on me passe une commande pour une exposition avec d’autres artistes et artisans. Ça a cristallisé mon projet : il y avait une réalité au-delà du passe-temps personnel.

J’ai dû rentrer dans le concret, structurer mon projet qui n’était qu’un loisir : développer une image de marque (et un compte Instagram @claradelacera), créer un statut d’entreprise pour pouvoir facturer, faire des plannings, sortir ma production de ma cuisine et m’installer dans un atelier. Je passe alors en mi-temps avec mon boulot d’employée. Ce jour-là, on est en février 2020 et on annonce le confinement.
Pour échapper à cette nouvelle réalité, on aménage un appartement à l’abandon avec une amie scénographe et on s’en fait une salle de jeu. C’est notre espace créatif. Je vais produire là-bas dès que j’ai du temps. Pour financer mon projet et un four cette année-là, je commence à organiser, à la débrouille, des cours de modelage. Je n’ai jamais arrêté et c’est devenu une partie de mon métier.
Tu partages ton atelier avec une fleuriste. Comment as-tu trouvé ta “colloc” ? Qu’est-ce que t’apporte cette cohabitation ? Est-ce que tu recommandes l’expérience ?
Pendant le confinement, on passe beaucoup de temps dans cet appartement à l’abandon qui est devenu notre atelier avec mon amie. On rencontre des créatifs pour s’amuser : des photographes, d’autres céramistes… On s’invente des projets pour se distraire !
Un jour, je propose à Élodie, fleuriste à Bruxelles dont j’adore le travail, de venir à l’atelier pour une séance photo de ses fleurs et mes céramiques. Ce jour-là, on parle de nos projets. Elle me dit qu’elle a envie de sortir de son atelier et d’avoir un magasin, une vitrine, montrer son travail. Je lui ai répondu, mot pour mot, “ok, je te suis”. On se connaissait à peine, mais j’aimais tellement son univers, j’avais tellement besoin de donner une chance à mon projet. Trois mois plus tard, je quittais mon boulot.

On a préparé notre projet pendant un an, avant d’ouvrir Boucan en décembre 2021.
Cette cohabitation m’est indispensable : toutes les deux issues de reconversions professionnelles, on s’est rassurées mutuellement dans le processus de lancement de nos projets., On s’inspire au quotidien, on partage nos réseaux de clients, on partage nos univers, on se dégote des projets communs… Mais on garde aussi notre indépendance dans nos projets respectifs.
On a décidé de rester séparées en personnes physiques et de ne pas monter une société. Ça nous permet à chacune d’avoir Boucan comme projet commun, mais de continuer d’évoluer dans nos domaines individuellement.
Quel est ton processus de création ? Où trouves-tu ton inspiration ?
Chez Boucan, on est à la fois atelier et shop, mais aussi salle d’exposition. On organise des vernissages et expos d’artistes coup de cœur tous les 2-3 mois, la vente de créations d’autres artistes et des évènements… C’est un espace hybride qui évolue avec nos envies. Ce mouvement constant nous permet de rencontrer tellement de talents. Travailler avec son réseau au quotidien est indispensable et tellement inspirant.
Je trouve aussi mon inspiration dans la peinture et la photo, mais aussi dans les périodes de vie que je trouve très cyclique, chaque cycle vient avec sa couleur. Ce que j’aime aujourd’hui ne sera peut-être plus le cas demain. Je produis, je tente des trucs et la suite, on verra ! Ce ne sera peut-être pas toujours la céramique, d’ailleurs 🙂
Pourquoi as-tu choisi le motif du damier, qui est devenu emblématique dans tes créations ?
Parce que je ne sais pas dessiner 🙂 ma plus grande frustration. Je suis fascinée par la peinture et le dessin, mais je n’ai jamais su en faire mon moyen d’expression. C’est un motif qui permet d’apporter une couleur et une personnalité à une pièce très facilement. J’adore le travail de Samantha Kerdine à l’engobe par exemple. Mais elle, elle sait dessiner !

Pourquoi tu as décidé d’animer des ateliers d’initiation avec Wecandoo ?
Parce que j’ai très rapidement commencé à donner des cours et j’ai adoré. D’abord à la débrouille pour financer mon projet, puis officiellement dans un atelier de céramique avant d’ouvrir Boucan et de donner mes propres cours.
Tu fais aussi de la production et vente de tes créations ? Comment équilibres-tu la gestion de tes ateliers et ton activité de production ?
Disons qu’on a de très longues journées ! On est encore dans la deuxième année de notre projet, on jongle avec tout. Mon atelier est dans la boutique, où je suis six jours par semaine. Je peux donc produire au magasin, et mettre mes pièces en vente directement, les tester. Le soir, le magasin se transforme en salle de cours. J’accueille six élèves quatre soirs par semaine. Le reste du temps, je gère les fours, l’administration, les stocks, mes commandes…

Qu’est-ce qui te plaît dans l’animation de ces ateliers ?
J’adore le contact avec les élèves, désacraliser la céramique et surtout être la personne qui va créer cette rencontre avec ce moyen d’expression. C’est tellement satisfaisant, apaisant, créatif. Les élèves rentrent en cours en me disant qu’ils ne sont ni créatifs ni manuels, et sortent avec des productions personnelles au bout de 2 heures. Les voir prendre conscience de leur côté artistique, c’est très gai.

Tu animes des ateliers Wecandoo depuis 2021 et tu as déjà accueilli plus de 500 participants. Bravo ! Est-ce que tu as une stratégie particulière pour faire connaître tes ateliers et booster tes ventes ? Des recommandations ou conseils pour les artisans de la communauté ?
Je communique quasiment tous les jours sur mes cours. J’aime bien montrer l’environnement dans lequel on bosse, ce que les élèves peuvent produire en 2 heures. C’est rassurant pour un.e novice de se projeter dans ce qui est possible de faire !
Mes ateliers ne sont pas très “scolaires”, je mets surtout en avant la partie libératrice et créative de la céramique comme moyen d’expression : ici, on met l’apéro sur la table, des petites bougies, de la musique… Et toutes les idées sont réalisables.
Mes élèves s’inscrivent souvent en duo, je sais qu’ils ont envie de passer un moment cool entre potes en découvrant une pratique. J’essaye de leur offrir cet environnement, une échappatoire qui, moi, m’a fait aimer la pratique.

Le format de tes ateliers évolue régulièrement depuis qu’ils ont été lancés sur Wecandoo et ça cartonne ! Qu’est-ce qui motive ces changements ? Comment décides-tu de la direction à prendre ?
J’apprends beaucoup de mes élèves. Je demande souvent un retour sur le cours le jour même, et sur leur satisfaction quand ils viennent rechercher leurs pièces. Du coup, j’ai testé plusieurs formules sur Wecandoo : des cours à thème, des cours libres, en une session, en plusieurs, en après-midi, en soirée… Au cours de ces deux dernières années, j’ai peaufiné tout ça pour avoir 3 formules : Cours à thème, cours apéro avec production libre et cours approfondi de modelage en 5 sessions. Cette nouvelle formule est géniale parce que je revois les élèves sur plusieurs semaines. Il y a une vraie cohésion qui se forme, c’est très chouette.

Ce que les élèves retiennent le plus des cours ici, c’est, je pense, l’environnement général. On a la chance de pouvoir travailler dans un bel espace lumineux, entouré de céramiques d’artistes du magasin, dans les fleurs d’Élodie… C’était primordial pour moi de proposer un espace inspirant. La créativité commence par là, je pense.
Peux-tu nous partager une anecdote mémorable ou une expérience gratifiante que tu as vécue lors de l’animation d’un atelier ?
Il y a quelques semaines, j’ai accueilli Angèle en cours. C’était un cours apéro, où les élèves sont libres de venir avec leurs idées et je les aide à les réaliser, peu importe la technique de modelage. J’ai animé mon cours de manière super relax. Quand elles sont parties et que j’ai nettoyé mon atelier, j’avais les jambes qui tremblaient. En fait, j’avais stressé à mort sans m’en rendre compte ! C’était un cours hors du commun, et c’était une belle consécration du chemin parcouru et de l’environnement que j’ai réussi à créer pour les ateliers.
Peux-tu nous partager un défi que tu as traversé dans ton parcours ? Comment l’as-tu surmonté ? Quelles leçons en as-tu tiré ?
L’atelier étant dans la boutique, je suis limitée en espace et en temps pour les cours. Je ne peux donner cours qu’en soirée ou les dimanches quand la boutique est fermée (et donc en dehors de mes heures fixes de travail), et je n’ai pas la place pour des tours de potiers, je suis donc ‘limitée’ au modelage.
C’est intense, et j’essaye de trouver la bonne balance pro/perso. Du coup, j’ai décidé d’agrandir l’atelier en reprenant l’espace à l’arrière du magasin. C’est un appartement à l’abandon que je vais réaménager en atelier de céramique pour pouvoir donner des cours de tour, de modelage, en journée, en soirée, en accès libre, en stage, pour enfants… C’est rigolo de retourner s’installer dans un appart à l’abandon, comme pour mon premier atelier… mais dans un tout autre contexte !

Quels conseils donnerais-tu à un artisan qui vient de rejoindre la communauté Wecandoo ?
De partager sa passion autant pendant que hors des cours. Wecandoo est une super communauté qui met beaucoup le travail de chacun en avant, plein de conseils pour booster les ventes, des outils marketing, des feed-back, de la flexibilité par rapport au travail et attentes de chacun. Ne surtout pas hésiter à profiter de tous ces avantages et ces conseils.
Quand on est artisan indépendant, ça fait du bien aussi de pouvoir se reposer sur d’autres et leurs compétences, et de lâcher ce ‘multicasquettes’ que le métier nous impose. J’ai l’impression de bosser en équipe avec Wecandoo sur mes cours, et ça fait du bien !
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